Quatre jours et demi passés sur le salon, ça passe vite, très vite. Si je n’y vais plus pour acheter des jeux à bas prix (jeux bradés ou nouveautés dont les prix sont parfois plus élevés que dans les boutiques en France), c’est par contre toujours l’occasion de nombreuses rencontres avec des joueurs que je ne vois qu’une fois par an sur place. Et d’acheter également des jeux qui ne seront peut-être jamais disponibles en France.

Au final, je ramène dans ma valise des jeux roumains, brésiliens, taïwanais, polonais, hollandais, espagnols, allemands, belges, français, américains... Pas de doute possible, le salon d’Essen est bien un salon international.
D’ailleurs cette année on trouvait de nombreux éditeurs espagnols et asiatiques (malgré les fortes différences culturelles), mais également grecs ou encore roumains.
Cette année, le salon a vu ses allées s’élargir de 40cm, et un nouveau hall s’ouvrir, le 7. C’est dans ce hall que j’ai acheté la plupart de mes jeux, car on y trouvait de modestes éditeurs qui font leur début. On trouvait même quelques francophones avec Blue Cocker, In Ludo Veritas, et les lyonnais de Bankiiiz et Jeux Opla. Bref, c’était là qu’on pouvait dénicher quelques pépites, à condition de pouvoir trouver une table disponible pour essayer les jeux.
Dans les autres halls, on trouvait les éditeurs et distributeurs déjà connus. Comme tous les ans, Asmodée, Days of Wonder, Repos Prod et Matagot ont mis les bouchées doubles pour offrir un maximum d’espace pour découvrir leurs jeux. L’autre distributeur en pleine croissance actuellement est Pegasus qui avait un stand immense qui permettait à la fois de découvrir leurs nouveautés (y compris Mega Civilization !), d’acheter des jeux, mais également un espace dédié aux dédicaces où on aura pu voir défiler Inka et Markus Brand, ou encore Seiji Kanai, ce qui m’a fait acheter une nouvelle boîte de Love Letter (en allemand avec des cartes grand format) pour obtenir une Princesse dédicacée ^^.

J’en profite pour partager également mes impressions à chaud sur quelques jeux :

Raptor : un jeu pour deux dans la veine de Bruno Cathala (côté tactique) et Bruno Faidutti (effets chaotiques). On se retrouve alors avec un jeu aux mécanismes déjà connus, qui s’apprécie mieux après quelques parties (une fois passées la surprise des effets des actions de l’adversaire, et la compréhension des différents éléments tactiques). Au niveau de la réalisation, on salue le travail de Vincent Dutrait, et la présence de quatorze figurines en plastique (quoiqu’un peu petites pour éviter un prix trop élevé) qui aident à l’immersion dans le thème.

Klask : Un petit WeyKick bien malin et plus tactique.
Malgré le soin apporté à la réalisation, il reste encore quelques améliorations possibles. Je n’ai pas pu le ramener dans mes bagages (trop volumineux pour tenir dans ma valise en avion). Je vais devoir attendre qu’il soit distribué en France par Gigamic.

Stellar Conflict est une réédition de Light Speed dans le thème d’Among the Star, avec un matériel de bien meilleure qualité : belles cartes carrées en couleur, et des élastiques sont fournis pour vérifier les tirs. Le jeu est également devenu un peu plus frénétique avec une mise en place simultanée et en temps limité.

Deterrence 2X62 est un jeu brésilien qui souffre d’un thème difficile (la guerre froide), mais dont les mécanismes et son côté asymétrique ont su me convaincre de l’acheter après deux parties. Je ne sais pas encore si j’en ferai une critique plus poussée car ce jeu ne sera sans doute jamais disponible en France :(

Food Chain Magnate est le dernier jeu sorti de l’esprit retors des auteurs de chez Splotter. Un jeu exigent à la croisée des autres jeux déjà parus (on retrouve la concurrence de Zimbabwe, la notion de distance d’Indonesia, les différents axes stratégiques appuyés par des choix de cartes…). Par contre, on ne retrouve pas de notion de ressources comme dans Roads & Boats, Duck Dealer ou encore Greed. Et c’est tant mieux. La grande nouveauté ici, et qui définira sans doute les stratégies des joueurs, c’est la gestion du personnel. Il faudra en effet recruter puis former tout son personnel. En sachant que les actions possibles sont déterminées par ce personnel. Il existe sans doute de nombreuses stratégies et manières de se développer. Mais la contrepartie de cette richesse dans les choix a pour conséquence de ne pas pardonner un mauvais départ. Bref, voilà un jeu exigent qui demandera de nombreuses parties avant d‘être maîtrisé, je n’en demandais pas plus :)

504 était l’OLNI du salon. J’ai eu la chance de pouvoir découvrir une des configurations (la 549), pour me rendre compte que le jeu va plus loin qu’un simple concept. On a le droit pour le coup à des règles bien ficelées. Par contre, cette modularité implique l’absence totale de thème, ce qui l’air de rien est assez étrange, et même dérangeant. Car on a beau dire que de nombreux jeux n’ont qu’un thème plaqué, il n’empêche qu’ils ont quand même un thème et des illustrations qui participent à l’immersion. Bref, c’est austère et froid, mais les possibilités offertes semblent assez impressionnantes. Je me devais donc de l’acheter ^^.

Dr Eureka est un jeu de Roberto Fraga qui reprend le concept des tours de Hanoï qui avait déjà été exploré par Habourdin avec la Rumba des chiffres. Ici, les joueurs doivent transvaser des billes d’un tube à essai à un autre. C’est rapide, frénétique, et pas si facile que ça, du fait des billes qui s’échappent parfois d’un tube à l’autre.

Stinky Business est un jeu de gestion polonais avec quelques bonnes idées qui est malheureusement desservi par un thème peu vendeur (le recyclage des ordures), un plateau aux couleurs criardes, et surtout une très mauvaise explication des règles sur le salon. Pour autant, je pense qu’il y a de bonnes idées, je l’ai donc ramené.

Comme je le craignais, Maze Racers n’a pas réussi à me convaincre. Bien qu’il soit agréable de construire un labyrinthe pour son adversaire (surtout que le matériel est de bonne facture) puis de tenter de parcourir le plus vite possible le sien, le jeu est un peu cher pour une rejouabilité que je pense limitée à seulement quelques parties.

Les jeux que j’achèterai probablement par la suite :

CVlizations : Malgré le nom et l’éditeur (Granna), ce jeu n’a rien en commun avec CV. J’ai eu de bons échos, mais le texte en anglais sur les cartes l’exclut du cadre familial, donc j’attendrai une version française.

Mon voisin le monstre : J’ai beaucoup apprécié les parties faites à trois çà l’aéroport et dans l’avion. C’est un jeu minimaliste à rôle caché aux parties courtes et agréables, bien que très aléatoires. L’occasion de renouveler un peu le genre après Love Letter.

J’ai raté Time Bomb chez Japon Brand. Encore, un jeu minimaliste à rôle caché malin et très amusant. Je me rattraperai avec la version française qui arrivera sans doute chez Iello l’an prochain.

Carson City : l’arrivée de la Big Box me donne envie de découvrir ce jeu pour lequel j’ai eu de bons échos. Mais j’aurais souhaité trouver juste la boîte de base pour pouvoir découvrir le jeu à moindre coût.

Et vous, qu’avez-vous retenu de ce salon ?