Carolus Magnus | |
Qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer l'école
? (air connu)
Voici un jeu prévu pour deux à quatre joueurs doté
d'une règle d'un genre rare : la règle présente
d'abord le jeu à deux avant d'en proposer des variantes pour
y jouer à trois ou quatre.
Le jeu regorge de mécanismes simples mais efficaces, comme
un système d'enchère avec des jetons numérotés
de 1 à 5 qui devront tous être misés au moins
une fois et qui détermine non seulement l'ordre du tour,
mais également le déplacement du Roi sur le plateau.
Les joueurs doivent parvenir à placer tous leurs chateaux
en jeu. Pour cela, quand le Roi arrive dans une Province, le joueur
qui y contrôle la majorité des Nobles peut y placer
un chateau ou remplacer celui de l'adversaire. Si deux Provinces
frontalières ont des chateaux appartenant au même joueur,
alors celui-ci peut les unir en une seule région. Quand on
sait que les chateaux comptent comme un point dans le calcul de
la majorité, on voit bien que cela renforce tout de suite
la position du joueur.
A leur tour de jeu, les joueurs disposent de cubes Noble de couleur
qu'ils peuvent placer soit sur une Province, soit à la Cour.
Poser un Noble dans une Province permettra de rapporter un point
de plus dans le décompte de la majorité. Mais ce point
ira au joueur qui a le plus de Nobles de cette couleur à
sa Cour...
L'avis de Guillaume
Les subtilités que l'on trouve dans chaque
phase des règles (enchères, placement des cubes Nobles),
confèrent tout de suite au jeu une dimension intéressante.
On se retrouve devant ce qui a fait le succès des jeux allemands
ces dernières années : beaucoup de possibilités
s'offrent aux joueurs à chaque tour, mais ils ne peuvent
en réaliser que quelques unes. Charge à eux de se
fixer une ligne stratégique et de faire les bons choix.
Et, la lutte en permanence pour les majorités à la
Cour et dans les Provinces assure une interaction permanent entre
les joueurs.
Au niveau du hasard, il faut savoir qu'il fait partie intégrante
du jeu, car la reconstitution de la réserve à la fin
du tour de chaque joueur est déterminée uniquement
par les dés. Cela pourra en gêner certains. Mais on
se retrouve ni plus, ni moins dans la même situation que les
tuiles dans Euphrat & Tigris.
Il faut alors savoir jouer opportuniste. Néanmoins, sachez
qu'il existe plusieurs variantes pour ceux qui souhaiteraient réduire
le hasard.
Par contre, Carolus Magnus fait partie de ces jeux
où la prise en main n'est pas forcément évidente
lors de la première partie, d'autant que les règles
sont présentées sous un format peu commun. Et je le
déconseillerais à des joueurs débutants.
Sachez, juste pour info, que le jeu tourne également très
bien (mieux ?) à trois avec une interaction renforcée.
Avis aux amateurs de jeux allemands où on ne peut jamais faire tout ce qu'on voudrait, Carolus Magnus entre tout à fait dans cette catégorie et saura vous convenir sans faire double emploi avec un autre jeu de votre ludothèque.
Novembre 2005
Après 1 à 5 parties jouées