Dos Rios | |
Rio Grande
"Hé gringo, bienvenue dans cette vallée mexicaine
où coulent le Rio Verde et le Rio Moreno. C'est d'elles que
dépendent les récoltes et l'avenir des exploitations.
Profites-en aussi pour admirer la qualité du matériel.
regarde ces petits campesinos s'ilsne sont pas réussis ?
Et ces tuiles ? Ca donne envie de jouer, hein ?"
Tacata, tacata voilà les Dalton
Le jeu est rapidement mis en place, en assemblant plusieurs tuiles
qui représentent ainsi la vallée. Sur ces tuiles se
trouvent des montagnes, des forêts et des cultures (tabac,
maïs ou blé). Ensuite, les joueurs définissent
comment les rivières s'écoulent à travers la
vallée en respectant quelques règles simples : l'eau
s'écoule toujours vers le paysage le moins élevé.
Puis, les joueurs placent trois campesinos (les pions qui représentent
les paysans) sur le plateau. Les trois autres campesinos sont placés
dans la ville en bas du plateau.
A son tour, un joueur dispose de six points d'action pour déplacer
ses campesinos. une case parcourue coutant un point. Il peut également
(et gratuitement) construire des barrages pour détourner
les rivières, mais aussi des fincas et une hacienda. Il peut
y avoir maximum deux campesinos du même joueur par case, mais
jamais de deux joueurs différents. Pour chasser un campesino
adverse, il suffit d'arriver d'une région plus élevée.
Dans le cas de deux campesinos, il faut arriver avec deux campesinos
d'une région plus élevée. Ceci assure une certaine
dynamique au jeu.
A la fin de son tour, le joueur peut décider d'effectuer
une récolte (définie par une carte) ce qui lui apporte
des revenus (pour les cultures) ou du bois (dans les forêts)
pour construire des barrages. Parmi les cartes récoltes,
il existe une carte Desperados par rivière, qui représente
des bandits (que j'appelle les Dalton) qui descendent la rivière
et renvoient à la ville jusqu'à trois campesinos.
Quand un joueur a construit ses cinq bâtiments, ou seulement quatre, dont l'hacienda mais qui sont tous irrigués, il gagne la partie.
L'avis de Guillaume
Jusqu'ici, je n'avais pas été convaincu
par les jeux de Franz-Benno
Delonge. Mais Dos Rios a été
une agréable surprise. Ici, pas question de planifier son
jeu sur le long terme. Il faut privilégier la tactique à
la stratégie et pratiquement réfléchir au tour
par tour. Le plateau est en constant changement entre les rivières
qui se font détourner et les campesinos qui se font régulièrement
chasser de leurs champs.
J'ai tendance à me méfier des jeux avec des points
d'action, car ils ont vite tendance à traîner en longueur
si les joueurs cherchent trop à calculer et optimiser leurs
actions. Mais ici, les tours sont rapides. Ceci entre autre car
les joueurs se focalisent sur les rivières et les cultures
de la récolte de ce tour et du tour suivant, ce qui donne
un objectif clair. La clé du succès de ce jeu : c'est
le détournement des rivières grâce aux barrages.
Cela apporte une interaction permanente entre les joueurs qui n'auront
de cesse de se disputer la trajectoire des rivières afin
qu'elles irriguent les champs où se trouvent leurs fincas
et leurs campesinos. Mais dans cette lutte incessante, il faut veiller
à ne pas manquer de bois... Cela change des jeux où
chacun se développe dans son coin, et cela fait du bien !
Enfin, la création aléatoire du plateau promet de
nombreuses parties, toutes différentes. Impeccable pour éviter
la monotonie...
Dos Rios est donc un excellent jeu, au beau matériel et aux parties très actives et pleines de retournements, qui tourne très bien à deux (c'est peut-être même le nombre optimal).