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La porcelaine de Grand-Mère
La boîte du jeu est toute en bois et contient, dans un insert
plastique, quatre tasses aux couleurs rouge et jaune assez vives,
accompagnées de leurs soucoupes. La piste de jeu est un assemblage
de neuf sous-bocks. Bref, le matériel est très avenant
et on souhaite rapidement commencer une partie. Ca tombe bien, la
règle est très courte et est inscrite au dos du couvercle.
Try to remember, when game was so tender…
Sur une piste de neuf cases, les joueurs placent aux extrémités
leurs tasses dans leurs soucoupes. Leur but est de les amener de
l’autre côté de la piste. Pour cela, à
leur tour ils déplacent une tasse ou une soucoupe. Elles
ne peuvent arriver que sur la prochaine case libre, sauf les tasses
qui peuvent également atterrir dans une soucoupe de leur
couleur. Il est donc possible de faire progresser très rapidement
certaines pièces si plusieurs cases sont occupées.
Autres règles importantes : quand un joueur peut jouer, il
est obligé de le faire, même si cela ne l’arrange
pas. Enfin, il n’est pas possible de reculer, ce qui peut
amener, au cours des premières parties, des situations de
blocage où un joueur ne peut plus gagner, car il a amené
une tasse sans la soucoupe sur une des cases d’arrivée.
L'avis de Guillaume
Comme toujours chez Gigamic,
voici un jeu à la règle simple, qui tient sur une
page et qui s’explique en moins de cinq minutes. Les parties
aussi durent rarement plus de cinq minutes. Et on a tendance à
les enchaîner, car il y a toujours un détail lors de
la partie précédente qu’on souhaite revoir.
Une sorte de quête du Graal vers la stratégie gagnante...
Les ouvertures possibles sont suffisamment nombreuses pour que deux
parties successives ne se ressemblent pas. Malgré tout, au
fil des parties, on apprend également à ne pas commettre
les mêmes erreurs. Par exemple, il faut toujours vérifier
que le déplacement que l’on effectue n’approche
pas plus de la victoire l’adversaire que soi-même. Cet
axe est certes plus difficile à appréhender en début
de partie qu’à la fin.
Malgré tout, le jeu manque d’une certaine profondeur,
et les premières parties passées, on n’y reviendra
moins souvent que d’autres jeux de la gamme comme Quarto
ou Gobblet.
Il faut bien reconnaître que la boîte et le matériel
sont du plus bel effet. Mais cela a une certaine incidence sur le
prix final de ce jeu de permutations. Qu’importe, la simplicité
de sa règle en fait une excellente idée cadeau pour
des amis peu enclins au jeu. Et cette finition leur donnera irrémédiablement
envie de l’essayer tout de suite.
On le sait, les jeux abstraits sont boudés par un grand nombre
de joueurs, plus adeptes de jeux d’ambiance et propices à
la rigolade entre amis. Quant aux non-joueurs, ils craignent souvent
que le jeu ne leur demande un trop grand effort intellectuel. Ici,
ils seront rassurés.
Alors, Jumpin’Java serait-il le chaînon
manquant qui mène aux jeux abstraits ? Espérons-le.
En tout cas, sa simplicité et son matériel pourraient
en attirer plus d’un.
Jumpin’Java n’est pas très fort de café, mais il n’en reste pas moins agréable occasionnellement, et son accessibilité reste un atout majeur dans cette catégorie de jeu.
Mai 2005
Après plus de 10 parties jouées