Giganten der Lüfte

Cinq semaines en ballon
Andreas Seyfarth est de retour, avec un petit jeu de gestion basé sur des lancers de dés. Le thème retenu est celui de la construction de dirigeables au début du vingtième siècle. Les joueurs gèrent alors des entreprises de construction de dirigeables.
Toute la gestion consiste en fait à acquérir des cartes qui permettront de lancer des dés. Il existe trois types de dés (blancs, rouges et noirs) en fonction de leurs valeurs. A son tour, un joueur pioche une carte et la place sur le plateau central, puis il peut soit recruter une carte pour son entreprise (et pouvoir ainsi améliorer ses jets de dés futurs) ou construire un dirigeable. Le principe est alors simple : sur chaque carte est indiqué les dés qu'il faut jeter et le seuil à atteindre. Il faut donc que l'usine permette de lancer les dés indiqués, et ensuite il faut obtenir le score requis en lançant les dés. Il existe quelques bonus à ajouter au jet.
La malchance existe aussi, mais comme souvent dans ce type de jeu, le joueur bénéficie alors d'une compensation heureuse : un bonus +1 qu'il pourra utiliser lors d'un prochain jet de dés, ou mieux, qu'il pourra échanger contre un tour supplémentaire (il faut dans ce cas défausser trois jetons bonus).
La partie se termine quand le célèbre Hindenburg est terminé. Le joueur qui totalise alors le plus de points de victoire (acquis grâce à la construction de dirigeables) l'emporte.

 

L'avis de Guillaume

En pleine mode de déclinaisons de jeux à succès en version "dés" (Alhambra, Catane...) en général peu réussies, Andreas Seyfarth nous prouve qu'il est possible de faire de grands choses. Et il semble bien parti pour obtenir un nouveau Spiel des Jahres.
Un jeu de gestion avec une dose de hasard, il fallait oser. Et c'est un pari réussi, notamment grâce au fait que les seuils pour obtenir les cartes sont assez élevés. Il ne faut alors pas trop compter sur la chance, mais au contraire bien planifier la montée en puissance de son entreprise.
Les différents bonus offerts ne sont pas à négliger et encouragent les joueurs encore une fois à bien enchaîner leur tour, pour pouvoir par exemple bénéficier durant plusieurs tours du bonus du dirigeable en bois (obtenu après la construction réussie d'un dirigeable).
Il n'existe pas une stratégie particulière pour gagner, du fait des aléas de la pioche, mais il y a de nombreuses manières de se constituer un pool de dés efficace. Je recommande d'ailleurs chaudement les cartes qui apportent un bonus à tous les jets de dé. C'est un bon moyen de prendre de l'avance sur la concurrence.
En parlant de concurrence, le jeu n'est certes pas doté d'une grande interaction. Mais il y quand même un effet "course" en fin de partie où les joueurs multiplient les constructions de dirigeables. Et il faut bien avouer que sur la construction du dernier élément du Hindenburg, le sort risque bien de déterminer le vainqueur, du fait du nombre de points élevé (8) qu'il rapporte.

Malgré l'effet du hasard qui peut déterminer le gagnant lors de quelques parties, Giganten est un très bon jeu pour le public familial que cible habituellement Queen Games. En tout cas, avec Thebes, on peut dire que Queen Games a eu du flair en 2007 pour dénicher les bons jeux. Espérons qu'ils vont continuer en 2008.

Guillaume LEMERY
Mars 2008
Après 1 à 5 parties jouées

Merci à Queen Games pour m'avoir fait parvenir gratuitement un exemplaire de ce jeu.

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