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Blue Moon City

La Reconstruction
Après le relatif succès du jeu de cartes Blue Moon, Knizia et Kosmos reviennent dans cet univers pour nous proposer un jeu de plateau. Cette fois-ci, la guerre est terminée, et tous les peuples reconstruisent ensemble Blue Moon City (comme quoi, ça a servi de se mettre dessus avant...).
Le plateau est constitué de tuiles Batiment qu'il va falloir progressivement bâtir. Pour cela, les joueurs doivent amener leur pion, et jouer des cartes. Lorsqu'un bâtiment est construit, tous ceux qui ont participé à sa construction vont obtenir une récompense (essentiellement des cristaux, mais ce peut aussi être des cartes, ou des faveurs de dragon, qui permettront d'obtenir des cristaux plus tard). Le joueur ayant le plus participé reçoit une prime supplémentaire. Les cristaux sont la monnaie du jeu et vont permettre aux joueurs de faire des offrandes en revenant sur la tuile centrale. A noter que plus le jeu avance et plus les offrandes coûtent cher (de sept cristaux pour la première, à douze pour la dernière). Le gagnant est le premier qui fait sa sixième offrande.

 

L'avis de Guillaume

Après l'affrontement du jeu de cartes, ici on est plutôt dans la coopération : on a souvent besoin de la présence de l'autre joueur pour terminer la construction d'un bâtiment. A cela, plusieurs raisons. Tout d'abord parce qu'il est difficile d'avoir toute une combinaison de cartes qui permettent de le faire. Et ensuite, parce qu'une fois la majorité obtenue, on a que peu d'intérêt à poursuivre la construction.
Le résultat de cette coopération, fait que les joueurs ont sensiblement le même nombre de cristaux, et progressent donc à la même vitesse, ce qui provoque une fin de partie pour le moins étrange où les deux joueurs sont en mesure de gagner ensemble. Et bien qu'il y ait peu de stratégies possibles (car les joueurs sont limités dans leurs actions par les cartes qu'ils ont en main), j'en ai testé plusieurs, et aucun ne m'a permis de gagner avec une quelconque avance...
Pourtant, des choix, on croit en avoir tout au long de la partie : quel bâtiment construire, prendre la majorité, faire une offrande tout de suite ou attendre pour en faire deux plus tard au risque qu'elles coûtent plus cher... Mais rien ne permet de se fixer une ligne sur plusieurs tours. On peut tout au plus prévoir l'ordre de ses déplacements.
Au niveau de l'interaction, il y en a un peu autour des faveurs de dragon, qui permettront d'obtenir plus de cristaux, mais qui nécessitent l'utilisation de cartes qui pourraient servir à la construction de bâtiments, qui permettrait alors aussi de remporter des cristaux... L'autre part d'interaction vient dans la pression mise sur l'adversaire au fil des offrandes, ou de quelques majorités volées.
Malgré la pioche, le hasard est assez limité du fait que les cartes faibles sont compensées par une deuxième fonction utile (déplacement de dragon, ou de pion, jokers, etc), et il est possible de se défausser de deux cartes devenues inutiles à la fin de son tour pour les remplacer par d'autres de la pioche.
A noter que le jeu fonctionne aussi bien de deux à quatre joueurs, du fait de quelques aménagements de règles (nombre d'offrandes et de faveurs). A deux les parties sont simplement plus rapides. Mais c'est le genre de jeux qui peut être acheté pour jouer à deux et qu'on peut sortir aussi quand on reçoit des amis, ou inversement.
Enfin, le jeu s'inscrit dans la nouvelle tendance allemande en nous proposant des graphismes très fouillés. Certes, les illustrations des cartes sont issues du jeu de cartes justement, mais les bâtiments sont tout aussi beaux.

Blue Moon City est donc un jeu de plateau "familial" dans la pure tradition allemande, avec des parties courtes, et sans affrontement direct. Mais le jeu est trop équilibré, ce qui le rend peu palpitant. Bref, il conviendra à ceux qui cherchent un jeu pour passer un bon moment, sans nécessiter une grosse réflexion.
Maître Knizia, où sont passées vos bonnes idées d'antan ?

Guillaume LEMERY
Janvier 2007
Après 5 à 10 parties jouées

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