Wikinger

Par Thor !
Michael Kiesling, sort un jeu chez Hans im Glück un peu plus d'un an après son ancien complice, Wolfgang Kramer (pour Hazienda). Le jeu repose sur un principe de "draft" intréressant, mais en aucun cas en rapport avec le thème viking.
Le jeu se déroule sur six tours pendant lesquels les joueurs vont acheter des tuiles et des personnages et tenter de les arranger au mieux sur leur plateau personnel. Les tuiles peuvent être des drakkars ou bien des îles. Au niveau des personnages, cela peut être des pêcheurs, orfèvres, éclaireurs, nobles ou guerriers. En fonction de leur type, ils ne rapporteront pas les mêmes points de victoire. Enfin, les drakkars jouent le rôle de l'épée à double tranchant : seuls, ils vous empêcheront de marquer des points de victoire, mais s'ils sont contrés par un guerrier, alors ils peuvent vous rapporter beaucoup.
A la fin des tours 1, 3 et 5, on procède à un petit décompte avec les orfèvres qui permettra de renflouer les caisses. Et aux tours 2, 4 et 6, on a un décompte plus important qui apporte argent et points de victoire. A noter qu'en fin de partie, un décompte final rapportera des points supplémentaires aux joueurs qui remplissent certaines conditions (le plus d'îles, la plus grande île, nombre de pêcheurs pour nourir la population...).
A noter qu'il existe une règle avancée qui apporte un peu plus de sel dans les parties.

 

L'avis de Guillaume

Après la mode des enchères, il semble que ce soit celle du "draft" qui se profile (Caylus, Les Piliers de la Terre, Leonardo...). L'intérêt ici, c'est que le choix va se faire selon plusieurs critères : la tuile, mais aussi le personnage associé. Il faut également prendre en considération le coût de ces ressources. Mais l'ordre dans lequel on va les récupérer a également son importance. Pour la construction des îles d'une part, mais aussi pour la baisse des prix que peut engendrer la prise de l'offre à 0. Ainsi, un joueur a-t-il tout intérêt à ne pas prendre l'offre à 0, si en faisant cela il permet à son adversaire d'acquérir à peu de frais une offre avantageuse.
La règle à deux niveaux est bien construite. Et une fois n'est pas coutume, je vous recommande de jouer quelques parties avec les règles standards avant de passer à la version avancée, ne serait-ce que pour mieux maîtriser le processus de placements des pions au début du tour.
Si la règle de base permet déjà de jouer de bonnes parties, la version avancée ajoute quelques notions supplémentaires non négligeables, comme notamment la gestion des tuiles bonus. Certains de ces bonus peuvent être capitaux pour votre stratégie (notamment celles sur les quartiers-maîtres), mais pour les acquérir, il vous faudra compter vos sous et trouver le moment opportun pour acheter la tuile la plus chère, qui est souvent un drakkar...). En fait, bien que chacun joue sur son plateau, et qu'il n'y ait aucune enchère (à part celle pour définir le premier joueur dans les règles avancées et qui a un rôle mineur), les joueurs doivent en permanence surveiller la progression de leur adversaire, notamment pour le décompte final qui ne doit pas être sous-estimé (notamment les pêcheurs et les drakkars non bloqués par des guerriers).
Bref, on voit tout de suite qu'on est en présence d'un auteur expérimenté, qui sait nous proposer de nombreux choix à toutes les étapes du jeu.

Sans être révolutionnaire, Wikinger offre des parties agréables, plus contrôlables et intéressantes à deux qu'à quatre, sans pour autant y perdre en interaction (importante sur l'issue de la partie mais discrète au cours du jeu).

Guillaume LEMERY
Septembre 2007
Après 5 à 10 parties jouées

Merci à Schmidt pour m'avoir fait parvenir gratuitement un exemplaire de ce jeu.

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