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Factory Funner sur Kickstarter

Je ne soutiens que peu de jeux sur Kickstarter, car souvent je préfère avoir joué à un jeu avant de savoir si j'investis mon argent dedans. Mais, il arrive que certains projets me fassent craquer. Jusqu'ici c'est essentiellement lorsqu'un jeu qui m'a déjà beaucoup plus est revisité par son auteur pour en proposer une version améliorée en auto-édition, dont l'édition est conditionnée à la réussite de la campagne Kickstarter. C'est ainsi que j'ai soutenu Desert Island en début d'année, et que je soutiens Factory Funner depuis ses premiers jours. Et comme on arrive dans les derniers jours de sa campagne, je souhaite relayerl'info pour lui donner une meilleure visibilité.

Factory Funner est une amélioration de Factory Fun, publié initialement en auto-édition chez Cwali, le jeu a ensuite été repris par Z-Man Games sans avoir remporté un grand succès.
Factory Fun est un jeu de plombier : les joueurs construisent des usines à base de machines qui transforment des produits en d'autres produits, etc. Le seul but dans ce jeu, c'est d'enchaîner le plus de machines pour maximiser les points.
Le jeu alterne une phase frénétique, avec une phase de réflexion pour optimiser son usine. Dans la phase frénétique, chaque joueur révèle simultanément et au hasard une tuile machine, puis chacun peut prendre la machine qu'il souhaite, sans être obligé d'en prendre. Ensuite les joueurs doivent placer la machine dans leur usine. Ils peuvent tout réorganiser comme ils le souhaitent, mais chaque tuyau ajouté coûte un point. Si des machines s'enchaînent elles rapporteront un bonus en fin de partie. La partie dure dix tours, le joueur avec le plus de points à la fin l'emporte.
L'interaction est certes limitée, mais pas absente grâce à cette phase d'action frénétique qui pousse parfois les joueurs à la faute car ils prennent une machine qu'ils ne peuvent pas placer (ils prennent alors un malus de 5 points) ou qui vient désorganiser leur usine.
Pour autant, c'est un jeu auquel nous jouons régulièrement en famille (et ce sont les enfants qui le demandent), notamment car l'aspect construction plaît, malgré son côté légèrement prise de tête. Bien que jouable à deux, il est plus agréable à quatre joueurs, parce qu'il y a plus de choix de machines lors de la phase frénétique.

Factory Fun est un jeu qui était devenu introuvable, et sa réédition est une bonne nouvelle (cela fait deux ans que l'éditeur annonçait un reboot de son jeu, le voici enfin).
Cette nouvelle version amène tout de même un changement majeur : on passe d'un plateau à cases carrées à un plateau à case (et machines) hexagonales, ce qui multiplie les possibilités de jeu.
Si cette chronique vous a donné l'eau à la bouche ou vous a donné envie d'en savoir plus, le mieux c'est d'aller essayer le jeu (en solo) dans sa version en ligne et de faire un saut sur la page de la campagne KickStarter

Le Spiel 15 c'est dans deux semaines !

Cette année, le salon international des jeux d'Essen (le Spiel) se déroulera plus tôt que prévu, du 8 au 11 octobre. Je serai bien entendu fidèle au rendez-vous en y étant cette année comme simple joueur et blogueur de ce site. Je ne serai pas podcaster pour Proxi-Jeux ou auteur pour Zombie 15'. Même s'il y a de fortes chances que vous me voyez traîner dans les allées aux couleurs de Proxi-Jeux avec quelques protos dans mon sac ^^.

Préparer le salon

A deux semaines du salon, il est temps de commencer à le préparer en fouinant dans les nombreuses listes des sorties. Pour vous aider à vous y retrouver, en voici quelques unes :

  • Essen 2015 Preview List sur BoardgameGeek : De loin la liste la plus importante, même si elle est en anglais.
  • Lugeek News n°5 sur Ludovox : Une présélection de jeux qui leur ont tapé dans l'oeil, avec des liens vers les règles et reviews (ça manque un peu de commentaires, mais c'est toujours bon à prendre !).
  • La sélection de JeDisJeux : Une liste que je parcours chaque année avec intérêt car elle me permet souvent de repérer des jeux que j'aurais pu louper.
  • La liste du magazine Spielbox : Cette liste est en allemand, mais chaque année je l'imprime car elle me permet de mieux m'y retrouver sur place (notamment pour avoir les n° des stands des éditeurs). Je l'accompagne souvent avec le plan des halls disponible sur le site de l'organisateur.
  • Enfin, ce sera la troisième année qu'une application (Spiel in Essen) pourra également vous accompagner sur Android.

Et du côté des nouveautés, qu'est ce que j'attends ?

Et bien, je n'ai pas encore bien fait le tour des listes, mais déjà, il y a un nouveau jeu de gestion core chez Splotter avec Food Chain Magnate. Donc ça, forcément, je passerai sur le stand pour essayer !

Je suis également intrigué par 504, le nouveau jeu de Friedman Friese, ou meta-jeu devrais-je plutôt dire, car c'est un jeu modulable dans lequel on tire au hasard trois mécanismes qui vont s'assembler pour faire un jeu. Au total, cela fait 504 possibilités ! Très joli pied de nez je trouve à la sur-production où beaucoup de jeux de gestion se ressemblent et ne sortent plus de l'étagère après 2 ou 3 parties. Le seul hic: le prix assez élevé; il faudra que le jeu soit à la hauteur !

Perfect Alibi est un jeu de déduction par l'auteur de Escape qui pourrait m'intéresser s'il est accessible aux enfants. Une seule façon de le savoir : y jouer !

Côté jeux abstraits pour deux joueurs, j'ai repéré un petit éditeur roumain, Mind Fitness qui semble proposer de belles perles (pour qui aime les jeux abstraits) avec Hack Trick (nouveauté de l'année), ou encore Six Making. J'en reparlerai sans doute à mon retour du salon car je les ai déjà réservés.

Potion Explosion m'intrigue, mais j'ai peur que son prix soit un peu élevé (40€) par rapport à l'intérêt du jeu. Il faudra qu'il soit fun et très rejouable pour que je craque. Car cela fera partie des objectifs de cette année : acheter essentiellement des jeux que je suis susceptible de garder après 3 parties (et ce ne sera pas simple !).

Enfin, la seconde édition de Stronghold aura également mon attention. Tout d'abord car je suis complètement passé à côté de la première version, notamment à cause de sa longueur qui a justement été réduite.

Et du côté des jeux familiaux, j'ai repéré Karuba chez Haba (parce que j'aime bien les jeux à la Take it Easy) et Maze Racers qui utilise un astucieux mécanisme magnétique, mais son prix élevé risque là encore de me freiner face à l'intérêt du jeu.

Je n'ai pas réservé de jeux asiatiques cette année (à part l'extension de Castle Crush, et j'ai pas mal hésité pour Sheep & Thief). S'ils offrent certes l'avantage de souvent être contenus dans une petite boîte et d'être parfois originaux. Je me rends compte avec le temps que rien ne sert de courir : les bons jeux sortiront en anglais/français dans un an dans une version beaucoup plus sexy (cf : Trains que j'avais d'abord acheté dans sa version japonaise et que j'ai finalement revendue pour finir par acheter la VF de Filosofia), Welcome to the Dungeon...).

Je passerai aussi bien entendu sur les stands français faire un coucou aux nombreux éditeurs que je connais déjà bien. D'autant que plusieurs jeux me font de l'oeil (Shakespeare, Discoveries, L'auberge sanglante...). Mais j'avoue que je ne vais pas en Allemagne pour découvrir des jeux qui seront ensuite disponibles partout en France. Mon objectif est plutôt de jouer à des jeux qui ne seront disponibles que là-bas, et ainsi avoir la chance de repartir avec s'ils m'ont plu.

Trains

Trains est un jeu sorti à l'origine au Japon qui a ensuite été traduit (et légèrement remanié) par AEG avant d'arriver en français chez Filosofia l'an dernier. Le jeu repose sur un mécanisme de deckbuilding fortement inspiré de Dominion (on retrouve certaines cartes qui offrent les mêmes effets). Mais il ajoute en plus un plateau qui représente une région du Japon sur laquelle les joueurs vont rivaliser pour étendre leur réseau ferré.

A son tour de jeu, un joueur peut réaliser autant d'actions et d'achats qu'il le souhaite à partir des cartes qu'il a en main. A la fin de son tour, toutes les cartes jouées, achetées ou encore en main partent à la défausse et le joueur pioche cinq nouvelles cartes pour son prochain tour. Si la pioche est vide, la défausse est mélangée pour constituer une nouvelle pioche.

La simplification de la gestion des actions et des achats permet de fluidifier le tour de jeu et ouvre de nouvelles possibilités en terme de stratégies (plusieurs façons possibles de dépenser 6 sous), car cela permet de pouvoir jouer sans créer au préalable de moteur d'actions ou d'achats. Ce point est important car cela rend le jeu plus accessible aux néophytes (bien que Dominion soit déjà facilement accessible). Il permet également d'accélérer les débuts de partie, car les joueurs peuvent directement partir sur une stratégie ou en changer plus facilement. Ainsi, cela permet de mieux maintenir les joueurs au même niveau tout au long de la partie. Ce qui garantit une compétition et une pression permanentes.

La véritable innovation du jeu, c'est le plateau central. Bien qu'il soit possible d'acheter des cartes de points de victoire (appartements, etc) comme les Province de Dominion, les joueurs marqueront l'essentiel des points en développant leur réseau en reliant les villes de la région. Mais pour développer son réseau, plusieurs éléments entrent en ligne de compte. Tout d'abord il faut jouer une carte permettant de poser des rails (il y en a deux dans le deck de départ) et payer un coût qui dépend du terrain, du nombre de gares et de réseaux concurrents déjà implantés. Cette action génère en plus des cartes Ferraille inutilisables qui sont placées dans la défausse. Il va sans dire que plus la partie avance plus le joueur aura de cartes Ferraille dans son deck. Il va donc falloir mettre en place des solutions pour recycler ces cartes. Plusieurs solutions s'offrent au joueur via des cartes Action ou en passant son tour, ce qui lui permet de retirer les cartes Ferraille de sa main. Ce dernier mécanisme est un peu artificiel à mon goût mais nécessaire parfois (notamment si aucune carte Action adéquate n'est disponible). Cette part d'interaction assurée par le plateau est importante, car j'entends souvent des joueurs se plaindre du manque d'interaction dans Dominion (ce qui est faux, à condition de jouer avec les extensions et un minimum de cartes d'Attaque). En gros, dans Trains, quelles que soient les cartes qui constitueront la Réserve, vous êtes assurés qu'il y aura de l'interaction via le plateau (une certaine course s'engagera entre les joueurs pour être le premier à relier telle ou telle ville). En contrepartie, il n'existe pas de carte d'Attaque dans La boîte de base de Trains (mais ça arrive avec les extensions), ce qui limite les possibilités pour ralentir le développement d'un adversaire.
Par conséquent, une bonne part du score d'un joueur est visible sur le plateau. C'est sans doute pour conserver une part d'incertitude que des cartes de victoire comme les Appartements ont été ajoutées (ou conservées si on considère que l'auteur est partie d'une base Dominion). Cela permet également de diversifier les stratégies. Bien vu !

Pour jouer à deux joueurs, les plateaux de la boîte de base sont surdimensionnés (laissant aux joueurs la possibilité de jouer chacun dans leur coin), et les règles ne sont pas adaptées (les joueurs devraient partir avec moins de rails et de gares en début de partie). Heureusement, l'éditeur (AEG en l'occurrence) a rectifié le tir en proposant en téléchargement sur leur site deux plateaux pour deux joueurs qui rendent les parties beaucoup plus tendues et dynamiques. Les extensions Rising Sun (qui peut être jouée sans la boîte de base) et le Map Pack 2 (Europe, Italie, Californie) offrent aussi un plateau pour deux joueurs, mais elles ne sont pas encore disponibles en français (et avec Filosofia à la traduction, il faudra se montrer patient...) et difficiles à trouver en boutique.

J'avoue être allé un peu à reculons sur ce jeu lors des premières parties. Mais, la correction des règles pour deux joueurs, la fluidité des parties et l'interaction assurée par le plateau donnent finalement à Trains ce petit goût d'addiction qui vous assurera de nombreuses parties toujours agréables et variées.

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