Une fois de plus, je me suis envolé pour le salon Spiel '13 qui se tenait dans la ville d'Essen en Allemagne. Petite particularité cette année, j'y allais avec un casquette d'auteur pour présenter mon jeu Zombie 15', une casquette de podcaster pour Proxi Jeux et une (petite) casquette de joueurs pour y trouver des jeux susceptibles de m'intéresser.

Le salon a une fois de plus rencontré un énorme succès puisque l'organisateur a enregistré plus de 156 000 visiteurs (contre 148 000 l'an dernier, une belle progression). A noter que cette année, le salon avait changé de Halls, les anciens étant prévus d'être reconstruits (si j'ai bien suivi). Du coup, il y avait plus d'espace pour jouer (48 000m2), mais surtout tous nos repères et habitudes des années précédentes étaient bousculés. Bien que dérangeant le premier jour car tout le salon tenait en trois grands halls, il faut bien avouer que la nouvelle organisation a gagné en praticité et il est beaucoup plus facile d'aller d'un bout à l'autre en peu de temps et ainsi de pouvoir tenir ses horaires de rendez-vous.

Si 2012 m'avait fait une forte impression et était un bon cru (beaucoup de jeux achetés l'an dernier trônent encore fièrement sur mes étagères), je reste dubitatif sur la production de cette année. Tout d'abord car on assiste à un marché allemand qui peine à se renouveler, et des pays d'Europe de l'est qui n'ont pas encore atteint leur pleine maturité. Certes ils ont de bonnes idées (encore que beaucoup de jeux ont des thèmes guerriers), mais l'équilibrage général est encore à revoir. Mais je ne doute pas qu'ils faudra compter sur eux dans quelques années.
C'est finalement les francophones qui semblent aujourd'hui les plus parés pour le marché actuel : des jeux aux thèmes (et graphismes) forts, sans proposer de la gestion et des cubes en bois à outrance, des illustrateurs qui s'exportent de plus en plus (Marie Cardouat pour Steam Park, Pierô chez Mattel...), et je ne parle même plus des auteurs avec en fer de lance, Hanabi d'Antoine Bauza qui a raflé le Spiel des Jahres cette année (une première pour un jeu de cartes vendu à moins de 10€), ce qui lui a déjà permis de se vendre à près de 500 000 exemplaires !
Si j'ai le temps dans les prochaines semaines, je reviendrai dans un article plus argumenté sur ma perception des évolutions du marché actuel qui sature des jeux de gestion parfois trop froids.

Sur le plan personnel, mon salon s'est réparti entre des rencontres riches pour Proxi-Jeux avec quelques auteurs et éditeurs. Et surtout, j'ai passé la moitié du temps sur le stand tout jaune (et ipossible à manquer) de Iello pour y présenter Zombie 15', mon jeu de zombies frénétique qui paraîtra début 2014. L'accueil par le public a été incroyable (ex: l'avis de Martin Vidberg) et c'était bien dommage qu'il n'y ait pas eu quelques centaines de boîtes à vendre car elles se seraient écoulées comme des petits pains !

Avec tout ça, j'ai eu très peu de temps pour fureter et dégoter des perles introuvables post-salon. Néanmoins, voici quelques retours sur les jeux testés :

  • Steam Park : Un jeu de gestion dans lequel les actions à réaliser sont définies par des jets de dés frénétiques en début de tour. Quelques bonnes idées, mais je n'ai pas été convaincu.
  • S-Evolution : Un jeu de plis pour retracer l'évolution de l'humanité. Une auto-édition et ça se sent, le jeu manque de règlages et de finitions. Nous ne sommes pas allés au bout de la partie.
  • Das Labyrinth des Pharao : Un jeu à la Take it Easy dans lequel les joueurs optimisent un labyrinthe dans une pyramide afin de trouver le maximum de trèsors. Bien aimé, ramené et joué en famille. Bon pick ! Il sera difficile à trouver en France.
  • Space Cadets Dice Duel : Un jeu un peu fou où deux équipes s'affrontent pour détruire le vaisseau adverse. On y lance des pelletées de dés, ça crie, ça hurle (Fire one !) et au final on passe un bon moment, mais je doute un peu de la rejouabilité.
  • Yôkaï no mori : Une introduction au Shogi grâce à Ferti, on en reparle dans la semaine.

En parallèle j'ai eu de très bons échos sur de nombreux jeux qui passeront progressivement sur ma table de tests :

  • Lewis & Clark : En rupture dès le samedi malgré les 600 boîtes disponibles en début de salon.
  • Russian Railroads, de la pose d'ouvriers et des choix à revendre (déjà deux parties depuis mon retour du salon. Critique à venir très prochainement).
  • Caverna, le reboot d'Agricola (mais un peu cher et trop de matos à mon goût)
  • La Route du Verre, le nouveau Rosenberg
  • Bruxelles 1893, je fais entièrement confiance à Pearl Games (en rupture aussi)
  • Concordia, le nouveau Mac Gerdts, qui a remplacé la roue par des cartes Action (et un peu de deck-building, mais ça reste très léger)

Enfin, n'oublions pas quelques rééditions de jeux qui ont déjà été chroniqués (et appréciés) ici :

  • Armadöra : Réédition de Nuggets avec des pouvoirs spéciaux et des graphismes beaucoup plus sympas
  • Glastonbury signe le grand retour de Kupferkessel Co dans une version jouable à quatre joueurs.